La précision, une affaire de mensuration
En halieutique, la donnée biologique la plus recueillie est sans conteste la taille des poissons, mollusques, crustacés et autres espèces marines. Alors, suivez le guide, prenez les bonnes marques !
Quatre exemple de mesure de poissons étêtés (sans tête) : 3 cas de Longueur Pectorale-Fourche et un cas de Longueur Cleithrum-Quille (pour les espadons).Vincent Badts, qualiticien du SIH porte l’ouvrage « Guide de la mensuration des espèces en halieutique » depuis 2012. A l’époque, cette première édition a vu le jour avec la collaboration de Jacques Bertrand, halieute aujourd’hui retraité. La publication de cette nouvelle édition est l’occasion pour Vincent de rappeler «qu’effectuer des mensurations de précision est au cœur de la démarche qualité du SIH». En effet, la taille d’un individu est la donnée phare qui permet ensuite de reconstituer la pyramide d’âge des ressources exploitées et présentent dans le milieu marin. La taille, associée à d’autres paramètres comme le poids et l’âge d’un même individu alimente ainsi les tables de correspondance permettant aux scientifiques de caractériser les populations d’espèces marines.
Douze ans après la naissance du guide de la mensuration, l’observation halieutique s’est nettement accentuée en Outremer. Il devenait donc primordial d’inclure les espèces ultramarines à ce document précieux. Celles-ci présentent parfois des caractéristiques très différentes des espèces atlantiques ou méditerranéennes et sont souvent observées étêtées sur les points de vente. Des précautions complémentaires sont donc signalées dans cette nouvelle édition pour la rendre conforme à la diversité des régions observées dans le cadre du réseau du SIH.
Unique au monde, ce guide est cité comme référence par nos confrères au Québec*. Son utilité se voit également confirmée par les cinq téléchargements quotidiens depuis l’archive institutionnelle de l’Ifremer, Archimer. Nombreux sont les halieutes qui croisent ce petit guide très pratique sur les navires océanographiques ou dans les bureaux. Imprimé sur papier étanche pour l’utiliser sur le pont des navires ou dans des salles de tri de poisson, il est désormais agrémenté d’intercalaires pour faciliter sa prise en main sur le terrain.
* MAINGUY, J., E. VALIQUETTE et V. LECLERC (2023). Vers une standardisation de la mesure de la longueur des poissons au Québec, ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Québec, ix + 35p.