Le nouveau chalut de fond du groupe IBTS va-t-il monter en cathédrale l’ancien chalut ?

En ce début septembre, l’Ifremer teste un nouveau chalut de fond à bord du navire océanographique Thalassa durant une semaine au large du Finistère et du Morbihan. Le chalut actuel utilisé par huit pays doit être modernisé pour garantir son entretien et sa tenue dans le temps, tout en assurant un comportement sur le fond, similaire au chalut actuel. Cela permettra à termes de poursuivre l’utilisation des données collectées sur l’ensemble de la série historique, même avec deux chaluts différents.

Des personnels aux compétences variées sont embarqués. Spécialistes en technologie des pêches, biologistes, marins, tous apportent leurs connaissances pour mettre en œuvre et régler ce nouveau chalut. Trois zones en mer sont identifiées pour les essais, au large de Penmarc’h, Concarneau et de Belle-Ile -en-Mer. Le chalut actuel est utilisé depuis plusieurs décennies pour estimer les stocks d’espèces marines de Mer du Nord, Manche, Mer Celtique et Golfe de Gascogne. Avec ce chalut aux nouveaux gréements et matériaux, les caractéristiques de mise en œuvre de l’engin doivent rester identiques. Pour s’en assurer, un véhicule sous-marin, l’EROC, est mis à l’eau en parallèle du chalut. Son déplacement vertical et latéral permet ainsi de filmer le comportement du chalut sous l’eau et ainsi valider les différents réglages. Des capteurs sont également posés à plusieurs endroits sur l’engin pour enregistrer certains paramètres de l’environnement, les paramètres d’ouverture du chalut, et modéliser son comportement. A l’issue des traits de chalut réalisés, les espèces pêchées sont identifiées, triées et pesées. Les résultats d’analyse de ces échantillons, en taille et en poids, pour chaque groupe d’espèces (benthiques, démersaux et pélagiques) permettront de compléter les connaissances sur le comportement du nouveau chalut. En effet, la composition de la capture doit être semblable, dans une certaine mesure, à celle des années précédentes. L’apparition ou disparition de certaines espèces pourrait être dûe à une mise en œuvre du chalut et non à une évolution du milieu marin. Toutes les mesures techniques pratiquées sur l’engin de pêche sont donc essentielles pour conserver des conditions de pêche similaires à celles des années précédentes.

Les campagnes halieutiques utilisant ce chalut ont une envergure européenne car plusieurs états membres contribuent à ces missions (IBTS, CGFS et EVHOE). Des scientifiques irlandais et un marin du navire océanographique hollandais se joignent à cette campagne d’essai pour partager l’expérience et les conclusions des travaux menés et ainsi proposer des évolutions de cette première version de l’engin. Déjà testé par nos homologues irlandais (Marine Institut), anglais (CEFAS) et écossais (Marine Scotland Science), ce nouveau chalut prendra ensuite la route de l’Allemagne pour être testé par l’institut océanographique Leibniz-Institut für Meereswissenschaften.